Laurent Vidal

Laurent vidal

Laurent Vidal est Professeur des Universités en histoire à l’Université de La Rochelle et directeur de recherche à l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique Latine (Université de Paris III). Il est également directeur-adjoint du Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique. Ses travaux portent sur lhistoire du Brésil, les fondations de villes, les relations entre ville et politique, et les migrations France-Brésil et de façon générale l'histoire des sociétés atlantiques américaines (circulations culturelles, déplacements et rythmes : attente, lenteur).

Il a notamment publié :

  • Ils ont rêvé d’un autre monde. 1841 : 500 Français partent au Brésil fonder un nouvel Eden, Paris, Flammarion, 2014 (traduit au Brésil)
  • Les larmes de Rio : le dernier jour d’une capitale, Paris, Aubier “Collection Historique”, 2009 (traduit au Brésil)
  • La ville qui  traversa l’Atlantique. Mazagão, du Maroc à l’Amazonie (1769 – 1783), Paris, Aubier “Collection Historique”, 2005 (traduit en 5 langues, prix « La ville à lire », publié en « Champs Flammarion », n°770, 2008)
  • De Nova Lisboa à Brasília, l’invention d’une capitale (XIXe – XXe siècles), Paris, éd. de l’IHEAL, 2002 (traduit au Brésil)

  • Son dernier ouvrage Les Hommes lents. Résister à la modernité (XVe-XXe siècle), Paris, Flammarion, 2020 a été sélectionné pour le prix des lecteurs d’Uriage

 L’histoire de la modernité est dabord celle dune discrimination : en érigeant la vitesse en modèle de vertu sociale, les sociétés modernes ont inventé un vice, celui de la lenteur cette prétendue incapacité à tenir la cadence et à vivre au rythme de son temps. Partant dune violence symbolique et dun imaginaire méconnu, Laurent Vidal fait la genèse des hommes lents, ces individus mis à l’écart par l’idéologie du Progrès. On y croise tour à tour un Indien paresseux et un colonisé indolent à l’époque des grandes découvertes, des ouvriers indisciplinés dans le XIXe siècle triomphant ; plus proches de nous, le migrant en attente ou le travailleur fainéant restent en marge de lobsession contemporaine de lefficacité. Mais lauteur révèle avant tout la façon dont ces hommes semparent de la lenteur pour subvertir la modernité, à rebours de la cadence imposée par les horloges et les chronomètres : de l’oisiveté revendiquée aux ruses déployées pour sapproprier des espaces assignés, les hommes lents créent des rythmes inouïs, jusque dans les musiques syncopées du jazz ou de la samba. En inventant de nouveaux modes daction fondés sur les ruptures de rythme telles les stratégies de sabotage du syndicalisme révolutionnaire , ils nous offrent un autre regard sur l’émancipation. Mêlant la rigueur de lhistorien à la sensibilité d’un écrivain qui puise aussi bien dans la littérature que dans les arts, cet essai ouvre des horizons inédits pour repenser notre rapport à la liberté.